[Test] Until Dawn sur PS4

Apparu pour la 1ere fois en 2012 à la Gamescom, Until Dawn était à l'origine un jeu PS3 en vue à la première personne exclusivement jouable au PlayStation Move. Le développement ne s'est pas vraiment passé comme prévu puisque le jeu sort finalement en 2015 sur PS4 avec un gameplay à la manette et une vue à la 3e personne ?! De quoi craindre le pire… et espérer le meilleur !

Scénario : 
Un an après la disparition de deux de leurs amis, 8 jeunes se réunissent pour passer du temps ensemble sur les lieux de la tragédie, un chalet perdu au fin fond d'une montagne canadienne. La commémoration ne va pas se passer comme prévu puisque le petit groupe se retrouve très vite piégé par un dangereux psychopate… Mais les apparences sont souvent trompeuses et la montagne regorge de mystères et de dangers…

Un brin caricatural dans son pitch, Until Dawn cache en fait un scénario à tiroirs qui prend forme de manière crescendo en réservant de belles surprises du début à la fin. Il faut dire que le scénario du jeu a été confié à deux scénaristes de films d'horreur (Larry Fessenden et à Graham Reznick) et que le duo s'est fait plaisir ! Until Dawn est un bel hommage aux Teen Horror Movies et aux films d'horreur en général. Le jeu s'inspire d'ailleurs allègrement de Scream, Saw et de The Descent. Mais à trop vouloir piocher à droite à gauche, Until Dawn se transforme en gros melting pot sans identité et loupe l'occasion de créer sa propre mythologie. Rien de dommageable, je vous rassure ! J'ai été scotché du début à la fin par l'histoire !

Réalisation :
Contrairement à ce que l'on pourrait s'imaginer, Until Dawn n'a pas le cul entre 2 générations de console ! C'est un vrai beau jeu new gen ! Le petit studio Supermassive Games (Start The Party!) a fait des miracles ! Le jeu ne sombre pas dans la facilité avec des zones obscures partout. Les effets de lumières sont très réussis et on se surprend même à admirer les décors enneigés alors qu'on a un serial killer au cul ! La finesse des décors crédibilise énormément les lieux que l'on est amené à parcourir. Mention spéciale à la caméra fixe qui joue avec nos émotions et aux plans inspirés d'Evil Dead…

Avec 8 protagonistes et de nombreux dialogues, la performance capture est un élément clef de la réalisation de Until Dawn. Les visages ont encore (et toujours) un côté cireux et un manque de naturelle mais le rendu est plutôt réussi. On reconnaît bien chacun des acteurs et leurs émotions sont bien retransmises. Dommage que les animations corporelles manquent de fluidité et que les animations contextuelles lors des collisions sont absentes.

Pour une immersion totale, je vous invite à jouer au casque pour profiter des doublages en VO (j'ai pas aimé la VF), de la bande son et des bruitages. 3 éléments qui contribuent énormément à créer l'ambiance effrayante du jeu. 

Jouabilité :
Until Dawn est un jeu d'aventure interactif à la Heavy Rain / The Walking Dead. Le joueur se trouve donc moins actif que d'habitude en interagissant à certains moments clefs de l'aventure. On n'incarne pas 1 personnage mais 8 ! Et oui, d'une séquence à une autre on switch automatiquement de personnage ! C'est très déroutant au début mais ça permet très vite d'avoir de l'empathie pour chacun et de brouiller encore un peu plus les pistes. Le jeu s'offre d'ailleurs un casting deluxe avec Hayden Panettiere en figure de proue (hm hm !). La motion capture est très réussie ce qui donne l'impression que le groupe est réellement là, piégé dans la montagne. Très vite, on éprouve de la sympathie pour certains personnages puisque le joueur est placé en tant que protecteur.

On découvre rapidement que nos choix on réellement de l'influence sur leur survie ! Et que l'effet papillon ("un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ?") est véritablement au coeur du jeu. Vais-je faire les bons choix pour maintenir le groupe en vie jusqu'à l'aube ? Suspens…

Cinématiques interactives, QTE, phases d'exploration, dialogues… le mélange est savamment orchestré ! Comme d'habitude les fans du genre apprécieront et les autres râleront face au côté assisté de l'aventure. Deux gameplays sont disponibles. Il est possible de jouer de manière traditionnelle ou de passer en mode détection de mouvements (des restes du gameplay au Move). Dans les deux cas les fonctions spéciales de la Dual Shock 4 sont mises à contribution. Le tactile sert à effectuer quelques actions, le gyro à rester immobile… Il est même possible d'activer la PlayStation Caméra pour qu'elle enregistre les sursauts du joueur lors des séquences les plus flippantes !

Durée de vie : 
Until Dawn est découpé façon série TV avec un "previously on" qui sert d'introduction à chacun des 10 actes.  En jouant à mon propre rythme, sans rusher et en cherchant un maximum de collectibles (80% au final) il m'a fallu environ 10 à 12h pour venir à bout du jeu. Je n'ai pas senti de longueur et j'ai été happé du début à la fin par l'histoire (je le redis tellement je n'y croyais pas au début).

Immédiatement après avoir terminé ma première aventure j'ai voulu refaire certains passages et pour modifier certains de mes choix… C'est très intéressant de voir l'influence que l'on peut avoir sur l'histoire. Un personnage peut mourir car à un moment, on a décidé de courir plutôt que se cacher ! Pour cela, Until Dawn propose un système de chapitrage et une récapitulatif de l'effet papillon. A noter également la présence d'une sélection de vidéo bonus qui se débloquent au fil de la progression et qui permettent de découvrir les coulisses du jeu. Dommage qu'aucune n'aborde le développement de la version PS3.

Conclusion :
Until Dawn confirme que l'effet papillon fonctionne également dans les jeux vidéo. Un battement d'aile d'un petit jeu obscure présenté à la gamescom peut provoquer un très bon jeu 3 ans plus tard dans votre PS4, voir une référence en matière d'aventure interactive !

Ma note : 17/20