Après des années de teasing et de mystère, Death Stranding sort enfin le 8 novembre sur PS4. La nouvelle oeuvre de Hideo Kojima sera-t-elle à la hauteur des attentes et du buzz suscité ? Réponse (peut-être) ci-dessous avec mon avis complet sans spoiler.

Histoire :
Death Stranding se déroule dans un futur proche où la terre a été ravagée par une apocalypse nommée le Death Stranding. Les survivants se cloîtrent dans des cités et des stations souterraines qui sont alimentées par des porteurs. Le jeu propose d’incarner l’un d’entre eux, Sam Porter Bridges (Norman Reedus) infecté par le DOOMS, une maladie qui lui confère des capacités spéciales et qui lui permet surtout de survivre à l’extérieur. En plus de ces tâches habituelles, il se voit confier la mission d’aider à connecter les cités et ainsi reconstruire ce qu’il reste des états-unis, ce qui le conduira inévitablement à comprendre ce qui se cache derrière le Death Stranding.

Avec tout le mystère entourant le projet de Kojimas Productions, j’ai eu peur de me plonger dans un titre obscure sans rien piper du début à la fin. A ma grande surprise, ça n’a pas été le cas ! La narration est bien menée et tout ce que l’on a pu voir précédemment dans les trailers s’éclaircit de façon limpide (ou presque) à mesure que l’on avance dans l’histoire. L’univers est incroyablement original et captivant et je n’ai cessé de me dire “c’est quand même dingue de voir ça dans un jeu vidéo”! Alors il y a que quelques maladresses et incohérences mais dans l’ensemble, j’ai été emporté par l’histoire en particulier dans le dernier tiers du jeu qui est d’une rare intensité.

Réalisation :
Death Stranding utilise le moteur graphique Decima créé par Guerilla Games (Killzone). Ce dernier nous a déjà bluffé avec Horizon Zero Dawn et il fait encore merveille avec le jeu de Kojima. Même si on notera quelques loading un peu poussifs, une fois en jeu c’est une bonheur visuel avec un open world souvent photoréaliste qui met vraiment en valeur une directement artistique particulièrement inspirée. Kojima Productions plonge le joueur dans un monde post apocalyptique original et fascinant où la nature, l’environnement et le relief sont au coeur du gameplay.

Norman Reedus, Léa Seydoux, Guillermo del Toro, Margaret Qualley… Death Stranding est évidemment porté par un casting deluxe à faire pâlir de nombreuses superproductions américaines. Même si les textures de peau sont parfois un peu plastiques, dans l’ensemble, j’ai trouvé la motion capture et le rendu des acteurs in game très réussis. Ce qui est intéressant, c’est que le casting n’est pas simplement là pour la déco et la promo. Grâce à leurs talent d’acteurs, ils apportent une émotion supplémentaire et une incroyable intensité à l’aventure. Mention spéciale aux glaçants et fascinants Mads Mikkelsen et Troy Baker !

Gameplay :
Comme je le disais plus haut, dans Death Stranding on incarne un porteur. Une sorte de forçat qui relie les gens en leur apportant des objets. Le gameplay de Death Strading peut donc se résumer à une simulation de quête FEDEX ou à un Deliveroo Simulator. Et c’est totalement assumé par son créateur ! Kojima va même jusqu’à en jouer et à taquiner le joueur sur le sujet ! Sans connaissances et équipements, les très longues premières heures du jeu ressemblent un peu au parcours du combattant. Mais il faut voir au delà. A l’instar de Sam, le jeu monte en puissance à mesure que l’on progresse dans l’aventure. Le gameplay s’étoffe peu à peu avec des missions plus complexes et des possibilités plus avancées.

Globalement, l’univers du jeu est d’une grande austérité. Mais en jouant connecté, ce sont les autres joueurs/porteurs qui créent une forme de soupape de décompression en plaçant des éléments directement dans l’environnement. Des encouragements, des avertissements, parfois mêmes des aides comme une échelle bien placée pour traverser un gouffre, une zone de dépôt de matériel, un refuge… Cette coopération « passive » est une idée totalement géniale qui donne à Death Stranding une saveur toute particulière. Cette aide a tout de même tendance à fortement faciliter la progression mais elle devient plus que bienvenue dans le dernier tiers du jeu.

Difficulté / Durée de vie :
Tel un pur sang, Death Stranding a besoin d’être dompté. Au niveau de son gameplay, de ses menus et de notre relation avec le jeu vidéo en général. Il ne fait aucun doute qu’il risque de perdre des joueurs en chemin. Il faut se faire violence. Certains joueurs n’y arriveront pas. C’est certains. A l’image du porteur, il faut s’accrocher, persister se dépasser mais la récompense est belle ! Celle d’avoir vécu une expérience hors du commun.

Death Stranding commence vraiment à prendre son envol à la fin du chapitre 3 (que j’ai mis 15h à atteindre !) avec l’apparition des armes et autres accessoires qui facilitent grandement la progression. En difficulté normale, il m’a fallu 35h pour terminer l’histoire principale tout en l’agrémentant d’une poignées de quêtes secondaires. J’ai quasiment tout fait en bécane. Je suis devenu un vrai champion de trial. Croyez-moi !

Conclusion :
Même si le désir un brin ingénu de Kojima est d’unifier et relier les joueurs. Il ne fait aucun doute que Death Stranding divisera. D’une incroyable maturité, son jeu ne cherche pas à séduire, il est ce qu’il est et il s’assume pleinement. Il est à la fois agaçant et fascinant, dérangeant et captivant, fatiguant et enivrant… C’est un jeu vidéo d’auteur avec un budget d’un AAA. Un genre quasiment inclassable. Je n’ai jamais autant été tiraillé par un titre et il ne fait aucun doute que Death Stranding est déjà une oeuvre marquante dans ma vie de joueur.

Ma note : 18/20

Jeu testé sur PS4 Pro

24 Commentaires

  1. Damon,
    merci pour ton test et avis, ça donne vraiment envie de découvrir ce jeu dans une semaine 😉
    Je ne regrette pas de l’avoir précommandé 🙂

    • J’ai toujours trouvé que ce blog avait une crédibilité bancale et le test me conforte dans cette opinion.
      Loin de moi l’idée des jugements de valeur mais je pense qu’il faut laisser les tests aux journalistes et non aux Fan-boys dont l’objectivité, l’intégrité, et l’indépendance non d’égals que l’honnêteté des Balkany.
      Autant j’apprécie certains de tes articles ou commentaires, autant ton écriture trahir surtout un manque de discernement et fait systématiquement passer tes tests pour des publi-reportarges.
      Et pour répondre au test, tu m’as donné tout sauf envie d’y jouer (histoire et intrigue débloquées sur le dernier tiers, scénario capilotracté, système FedEx, monde finalement bien vide dehors, sans compter les superlatifs »mais comment est ce possible de mettre ça dans un jeu » qui me donne l’impression de revivre les « vu a ta TV » )
      Cordialement

      • Ici c’est un blog où je donne simplement mon avis de joueur. Rien de plus. Tu me reproches de mettre en lumière des défauts du jeu et tu me traites de faire du publi reportage. Il faut savoir ?!

      • Bizarrement la majorité des tests des sites de jeux vidéos français ou anglais donnent de super notes au jeu (voir gamergen qui reprend toutes les informations) …. Seraient-ils tous des fanboys aussi ?
        Bref commentaire sans intérêt si t’as que ça à faire triste vie …

        Pour en revenir au jeu cela semble donc être une expérience en soit, en l’état très intéressé au vu de tous les tests en espérant rentrer dedans. Merci pour ce test Damonx

      • Salamèche > Pour rappel tu es ici sur un blog… damonx donne SON avis par rapport à SON expérience, il n’a jamais prétendu faire le boulot d’un testeur professionnel. En gros, tu lui reproches d’avoir donné son avis sur son propre blog alors qu’il dénonce certains aspects (facilement) critiquables du jeu ainsi que certains bons côtés ?! Si sa manière d’écrire ne te plait pas, ne le lis pas !

        damonx > Merci pour ton test, personnellement j’ai envie de transporter des colis ! Collector (200 balles) ou Edition spéciale (70…), mon cœur balance. Ton avis ?

  2. Salut et merci pour ton avis éclairé de joueur averti. J’ai hâte de me plonger dans cette nouvelle aventure !!! À bientôt. 😉

  3. Perso c’est PS4 pro collector + edition collector. Imaginez un peu le parcours de Kojima, qui a enfin pu réaliser SON jeu, avec qui il voulait, comme il voulait, et tous les moyens nécessaires. Une vie de travail pour aboutir à Death Stranding. J’espère qu’il n’a fait aucune compromission sur sa vision.

    PS : Du coup j’ai une PS4 pro édition KH3 à vendre 😉

  4. Hey, ça faisait longtemps que je n’étais pas passé lire un test sur le blog.
    Et bien la préco est plus que jamais attendue !
    Seul regret, je ne pourrai pas me prendre la PS4 collector ^^’ (devrais-je revendre la collector MGSV ?)

  5. Je ne sais pas trop quoi penser après ce test, d’un côté je me dis que ça a l’air cool et de l’autre je me dis qu’il y a quand même l’air de devoir se faire bien violence pour y jouer…

    Du coup je le prendrais très certainement en occaz :/

    ps: sinon ça fait du bien de relire un truc qui parle de tes impressions de joueur et d’avoir enfin autre chose qu’un « article » sur un énième collector… (les articles sur ta chasse aux trophées me manquent beaucoup^^)

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